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Education bienveillante : choisir les mots justes pour s’adresser aux enfants

Quand un danger immédiat se présente: un  » NON  »  est souvent lancé en réaction.

les mots justes

Si votre enfant s’apprête à traverser la rue sans vous, ou sans avoir regardé avant ; il est évident que vous devez le stopper immédiatement. C’est d’ailleurs le mot approprié : « STOP« . Le mot est bref et suffisamment rarement utilisé pour déclencher la réaction espérée.

Puis mettez-vous à son niveau et expliquez-lui les dangers de ce qu’il s’apprêtait à faire en associant cet acte à un autre dont il connait la dangerosité. Vous pouvez vous servir de ses jouets pour simuler la scène et montrer ce que cela aurait pu provoquer et ce que vous auriez ressenti.

Le « NON » lancé soudainement instaure la peur et peut créer de la confusion du fait de son emploi fréquent dans bien d’autres contextes. Si bien qu’il peut ne pas avoir l’effet recherché. Compte tenu de la dangerosité du moment, mieux vaut employer les termes efficaces afin de ne pas créer d’ambiguïté.

Je vais te donner une bonne raison de pleurer… tu veux que j’appelle ton père

Les menaces physiques ou orales n’ont aucune efficacité dans l’éducation d’un enfant. Elles ne lui permettent pas de changer son comportement. Ces réactions sont à bannir d’urgence des habitudes si elles existent. La menace instaure un cadre de dominé à dominant, celui d’un rapport de force qui s’avère contre-productif.

D’autre part, vouloir associer le père à ce moment n’aide personne dans le temps. Cela implique que le père est la seule autorité, ce qui n’est pas sécurisant pour votre enfant et plutôt réducteur pour ce papa à qui on octroie ce rôle qui ne lui appartient pas exclusivement.

Fais-ceci… ne fais pas ça

les mots justesQuand il obéit à un ordre, votre enfant s’exécute sans que son cerveau frontal ne soit sollicité. Au contraire, quand vous le faites réfléchir et lui laisser le choix ; il va mobiliser son cerveau frontal, celui qui permet de décider, penser, anticiper, prévoir et par conséquent de devenir responsable.

Demandez-lui plutôt pourquoi il fait telle chose ou comment il compte s’y prendre pour faire telle autre chose.  Vous pourrez ainsi facilement le guider sans lui intimer d’ordre. S’il le faut vous pouvez faire une association entre une situation donnée et une autre connue et assimilée. Mais bien souvent, si vous lui en donnez l’occasion, votre enfant fera cette association avant, de lui même.

Ne mange pas ce bonbon… Ne va pas dans l’eau

Ce message ne peut pas être reçu correctement pas un enfant. Son cerveau n’assimile pas la négation, il va imager ce qui est concret, palpable : le bonbon. Si bien que dans son esprit, ce qu’il va rester de votre injonction est  l’image de ce bonbon qui risque bien de devenir… irrésistible. Pour le bonbon ça passe encore, pour l’eau c’est déjà plus embêtant si le message enregistré par l’enfant va à l’inverse du message que vous avez formulé.

Faites cette petite expérience pour vous en convaincre : je vous demande de ne pas penser à cette grasse matinée dont vous avez tant besoin… Alors, à quoi pensez-vous ?

Pour contourner ce petit jeu de l’esprit, il suffit de donner des consignes formulées par l’affirmative. Dites lui ce qu’il peut faire et non ce qu’il ne peut pas faire. « Tu mangeras ce bonbon plus tard » a plus de chance de fonctionner.

Enfin dépêche-toi !

Attention au ton de voix employé. Il peut être plus anxiogène que les mots eux-mêmes. Or, le stress a tendance à bloquer ou à faire perdre la maîtrise de ses gestes et de ses pensées à un enfant. Prenez-en conscience à priori, de façon à faire le choix des mots justes et d’y mettre la forme nécessaire, au moment où les situations se présentent.

Si vous souhaitez éviter un retard, vous pouvez amener un peu de bonne humeur sous la forme d’un petit jeu. « Le premier qui a refait son lit a gagné » par exemple, peut permettre de gagner les cinq minutes qu’il manquait pour arriver à l’heure à l’école.

Tu es très fort … Comme tu es intelligent …

les mots justesUne profusion de compliments sans réelle raison finit par les banaliser. A terme, ils n’auront plus pour effet de motiver l’enfant. Il est nécessaire d’identifier et d’encourager ce qui relève d’un réel effort. Le féliciter de s’être jeté à l’eau à la piscine alors qu’il avait peur, est un bel encouragement. On maintient ainsi le compliment dans son rôle motivant pour l’enfant.

De la même façon, il est préférable de s’attarder sur les actes et les réalisations plutôt que sur la personne. Votre enfant sera heureux s’il développe le goût de l’effort. Il risque par contre de rencontrer quelques soucis plus tard, s’il intègre l’information qu’il est le meilleur, le plus beau, etc…

(suite de l’article en page 3)

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