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Pesticides le fléau est révélé : ils sont partout et n’épargnent personne

Depuis la diffusion sur France 2 de l’émission Cash Investigation consacrée aux pesticides; la prise de conscience des risques encourus avec les pesticides semble prendre de l’ampleur. Chacun a aujourd’hui une idée plus précise de l’impact des produits phytosanitaires, sur la santé des agriculteurs qui les utilisent, des riverains qui vivent à proximité et des consommateurs qui sont au bout de la chaîne alimentaire.

Pesticides le fléau est révélé

Pesticides le fléau est révélé : ils sont partout et n’épargnent personne

Ils sont dans l’air que nous respirons, dans les aliments que nous mangeons ou l’eau que nous buvons. Les pesticides ne se voient pas à l’œil nu, mais font partie de notre quotidien. Or ces substances phytosanitaires – herbicides, insecticides ou fongicides – sont loin d’être anodines. Non seulement elles ont des effets nuisibles sur l’environnement, mais elles ont aussi et surtout un impact dangereux sur notre santé.

Depuis la diffusion de l’émission « Cash Investigation » spécial pesticides, les projecteurs sont braqués sur le monde agricole et les conséquences de ces molécules chimiques sur la santé humaine. Selon que l’on soit agriculteur, voisin d’une zone agricole ou consommateur de produits végétaux : quels sont les risques encourus?

Chaque année, près de 100 000 tonnes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux sont utilisés en France.

Carte de France des achats de pesticides dangereux depuis 2008

(cliquer dessus pour voir la version interactive détaillée)

Pesticides le fléau est révélé

 

1. Les risques pour les professionnels

Pesticides le fléau est révélé

L’exposition aux produits. En manipulant, pulvérisant ou respirant des produits phytosanitaires, les professionnels se retrouvent particulièrement exposés. Agriculteurs, viticulteurs, mais aussi concepteurs de pesticides forment ainsi l’une des catégories les plus à risques et les plus surveillées en la matière.


pesticides cancer

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Qui sème les pesticides récolte le cancer


Les connaissances scientifiques. De nombreux travaux tendent à montrer l’implication des pesticides dans la survenue de certaines pathologies. En juin 2013, l’Inserm a publié une synthèse d’études (accessible ici en PDF) basée sur trente ans de travaux épidémiologiques et toxicologiques, menés sur une population professionnelle. Le rapport met en évidence une quinzaine de pathologies dont le lien présumé avec les pesticides est classé en trois niveaux de preuves scientifiques: fort, moyen (contradictions dans les études) et faible (pas assez d’études).

Ainsi, les données récoltées font apparaître un lien fort entre l’exposition professionnelle aux pesticides et l’apparition de plusieurs maladies graves : Parkinson – Lymphome non hodgkinien – Cancer de la prostate – Myélome multiple (genre de cancer du sang)

Mais la liste est probablement bien plus longue. Selon le docteur Pierre-Michel Périnaud, président de l’association Alerte des médecins sur les pesticides, contacté par francetv info :

il existe aussi des preuves assez fortes pour les leucémies ou encore la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles cognitifs.

Les études ne sont en revanche, pas assez nombreuses à propos des troubles de la fertilité ou de l’apparition de maladies rares, comme le cancer des testicules ou les tumeurs cérébrales. Toutefois et à minima : des soupçons énormes planent sur la question.

D’autre part, les travaux de l’Inserm montrent que ces professionnels contaminent leurs enfants exposés in utero ou en bas âge. La survenue de tumeurs cérébrales, des leucémies, des malformations congénitales ou encore de troubles neuro-développementaux ne sont pas rare chez ces enfants d’agriculteurs. Pour Pierre-Michel Périnaud:

C’est du solide. Pour les leucémies, par exemple, l’Inserm a passé à la loupe 75 à 80 études. Il a fait un énorme boulot qui donne un certain niveau de connaissance du problème.

Comment se protéger ? Les agriculteurs se retrouvent très exposés pendant les périodes d’épandage. Ils sont incités à prendre à revêtir un équipement de protection, même si de l’avis même d’un expert médical comme le Dr Périnaud, ce n’est pas suffisant:

Des études ont montré que cela n’était pas toujours très efficace et parfois mal adapté.

Ce constat fait, le médecin en appelle aux pouvoirs publics pour limiter l’usage de produits que l’on sait toxiques. J’ajoute que l’ultime protection est de ne plus avoir recours à ces produits. Bien sûr, la démarche demande de repenser totalement sa manière de travailler, produire et vendre sa récolte. Aujourd’hui, au regard de nos connaissances dans ce domaine, continuer à produire sous perfusion de produits chimiques cancérigènes est un crime.

2. Les risques pour les riverains

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L’exposition aux produits. Les habitants voisins de domaines agricoles respirent de l’air saturé par des pesticides durant les périodes d’épandage. La contamination se fait donc par voie respiratoire, mais pas uniquement. Les enfants vivant à proximité de zones agricoles risquent également de toucher des plantes aspergées de gouttelettes de pesticides, puis de mettre les mains à leur bouche. Les grossesses sont à risque également, puisque les pesticides passent allègrement la barrière placentaire.

Les connaissances scientifiques. Selon certains travaux compilés par l’Inserm, les enfants de riverains exposés in utero semblent plus susceptibles de développer des leucémies, des malformations congénitales ou des troubles neuro-développementaux. « Grosso modo, on retrouve le même profil entre ces enfants et les enfants de professionnels », souligne le médecin.

Comment se protéger ? « Alerter les pouvoirs publics », est le mot d’ordre dans la communauté scientifique. L’objectif est que les autorités prennent des mesures de précaution, comme l’installation de haies ou de filets brisants. Mais, là encore, leur efficacité n’est que partielle. « Il faut des actions sur la contamination, sans attendre d’avoir trente ans d’études pour prouver un lien de cause à effet ! » s’agace Pierre-Michel Périnaud, qui préconise aussi des tests urinaires pour les riverains pour connaître la véritable imprégnation en pesticides de leur organisme.

3. Les risques pour les consommateurs

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Ils sont beaux, brillants et prêts à empoisonner qui les consommateurs…

Comment sont-ils exposés ? Les pesticides ne s’arrêtent pas au champ. Ils pénètrent dans les sols, mais aussi et surtout dans les plantes, fruits et légumes qu’ils traitent. C’est donc en mangeant des aliments traités que les consommateurs se retrouvent exposés aux produits phytosanitaires. Ils le sont aussi chez eux, à faible dose, lorsqu’ils utilisent des herbicides pour leur jardin ou des insecticides dans leur maison.


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La justice confirme que le terme « Pommes empoisonnées » est approprié


Que disent les scientifiques ? Pour le moment, difficile d’avoir une idée claire sur les risques encourus par le consommateur. « On n’a rien pour dire qu’il y a un effet de risque ou pas », relève Pierre-Michel Périnaud. En effet, les études sont peu nombreuses sur le sujet. Toutefois, l’Institut de veille sanitaire a publié, en 2013, un rapport (voir le format PDF) sur le niveau d’exposition de la population française aux pesticides. L’étude porte sur près de 400 personnes, âgées de 18 à 74 ans, et étudie trois familles de pesticides :

  • les organochlorés (pour la plupart désormais interdits mais persistants dans l’environnement et l’organisme)
  • les organophosphorés
  • les pyréthrinoïdes (utilisés pour leur action insecticide)

pesticides-fruits-legumes-bioSes conclusions montrent que la population française est largement imprégnée (à 90%) par les organophosphorés et les pyréthrinoïdes:

« Les personnes le sont sans aucun doute à des taux faibles, mais ces chiffres nous inquiètent beaucoup car, parmi ces pesticides, certains sont des perturbateurs endocriniens. Et le risque ne dépend donc pas de la dose, mais de la période à laquelle on se retrouve imprégné », souligne Pierre-Michel Périnaud. Selon lui, la grossesse et l’enfance (jusqu’à la fin de la puberté) sont donc des moments où il faut être particulièrement vigilant.

Que peuvent-ils faire pour se protéger ? Pour Pierre-Michel Périnaud, la méfiance doit être de mise vis-à-vis des perturbateurs endocriniens, surtout s’il s’agit d’un couple qui envisage d’avoir un enfant. Le médecin préconise ainsi des actions simples comme « se mettre au bio ».

… et votre avis a vous ?

Et vous, simple consommateur, producteur ou riverain concerné, qu’en pensez-vous? Car après tout, dans la jungle des études scientifiques (réalisées, en cours ou a venir), dans le dédale d’avis d’experts (dont on ne sait jamais trop bien quels intérêts ils défendent)  :  votre avis est le seul qui compte car c’est le seul qui vous poussera, ou pas, vers un changement de comportement alimentaire.

Un livre pour aller plus loin : Toxic – éditions Les Arènes. Une enquête sur l’étendue des dommages causés par l’industrie des pesticides, réalisé les journalistes Martin Boudot et Antoine Dreyfus.

Sources : francetvinfo.fr

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1 commentaire
  1. Hercé dit

    ce que je fais et qui me semble être la seule solution immédiate

    je consomme des complément alimentaire comme la spiruline
    des épices comme le curcuma
    du padma 28 (pour rééquilibrer mon organisme)
    un mélange de citron (bio) + bicarbonate avec de l’eau pour rétablir mon PH

    oui, effectivement, c’est un crime et sachant que l’état passe des accords avec philip maurice afin de réduire notre espérance de vie (par exemple), je pense que c’est malheureusement volontaire

Les commentaires sont fermés.

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