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Une belle initiative contre le gaspillage alimentaire

gaspillage alimentaireLe gaspillage alimentaire dans les pays industrialisés est un véritable fléau de société, aux USA plus que partout ailleurs : environ 40% de la nourriture produite dans le pays ne finit jamais dans une assiette. C’est en s’appuyant sur ce constat que Rob Greenfield, un militant environnemental américain a décidé de faire quelque chose de très simple.

Restaurants, épiceries et supermarchés jettent tous les jours de la nourriture à la poubelle, car elle est supposée périmée dès que la date limite de consommation est atteinte. Une nourriture donc comestible, mais que les professionnels se refusent à donner ou distribuer. Alors Rob Greenfield récupère ce qu’il trouve et le redistribue. Après la réussite d’une première expérience, il a ensuite décidé de faire le tour des Etats Unis sur son vélo, mangeant ce qu’il trouve dans les poubelles et affichant, dans chaque ville qu’il visite, ses trophées de nourriture comestible récupérée, avant de la redistribuer.

L’état des lieux du gaspillage alimentaire aux USA est alarmant

gaspillage alimentaire aux USA = 60% des besoins pour éradiquer la faim dans le monde entier

  • 50 millions d’américains – sur 317 millions –  souffrent d’insécurité alimentaire et pourtant le pays produit l’équivalent nécessaire à nourrir plus de 500 millions de personnes.

Plus de 15% de la population des USA souffre de la faim 

  • La production de nourriture qui finit dans les décharges gaspille assez d’eau pour répondre aux besoins en eau domestique de chaque citoyen américain.

Voici le récit du périple de Rob Greenfield traversant son pays à vélo, allant de ville en ville, collectant puis redistribuant les denrées alimentaires récupérées dans les bennes à ordures :

Ce weekend je suis arrivé à New York, lors de mon deuxième périple à travers l’Amérique vivant sur ​​la nourriture récupéré dans les bennes à ordures des épiceries. Lors de mon premier tour dumpster diving à travers l’Amérique, environ 70% de mon régime alimentaire est venu de bennes à ordures, au total 280 livres de nourriture (140 kilos) pour plus de 4700 miles (7500 kilomètres) en vélo…

Cette photo est typique de ce que je récupère dans les bennes :

gaspillage alimentaire

Pour ce deuxième périple à vélo, je me suis promis de manger exclusivement ce que je trouverais dans les poubelles jusqu’à ce que je sois arrivé à New York City. Ainsi, durant les 1000 miles (1600 kilomètres) en sept semaines depuis Madison, Wisconsin à New York, vous auriez pu me voir dans l’une des quelques 300 bennes fouillées à travers l’Amérique.

Je l’avoue, j’ai failli à mon vœu à quelques reprises. Une fois, un brownie se trouvait en face de moi à Baltimore, une autre fois j’ai craqué pour du maïs fraîchement éclaté, et quelques fois j’ai pris une tomate fraîche dans un jardin. D’autre part, j’ai également utilisé de l’huile et des herbes pour cuisiner lors d’une visite chez des amis.

Voici à quoi ressemble un gars qui mange ce qu’il récupère à la benne :

gaspillage alimentaire

Je n’ai pas mangé ce qui provient des bennes à ordures uniquement pour répondre à mes besoins. Je fais également cela pour inciter l’Amérique à cesser le gaspillage alimentaire. Mes interactions avec les gens que j’ai croisés les ont aidés à voir le fiasco du gaspillage alimentaire avec un regard différent.

 

Voilà les photos des endroits où mes manifestations publiques ont eu lieu. Durant ma tournée, j’ai plongé dans des bennes dans 8 villes différentes, durant la nuit. Puis je mettais en place mes trouvailles dans un parc public le lendemain. Beaucoup de gens ont été choqués par ce que je leur ai montré, certains exprimaient leur colère, non pas à mon égard, mais pour le gaspillage de notre société alors que des millions d’américains souffrent de la faim. Je restais quelques jours tout au plus dans chaque ville, aidé par quelques personnes, pour mettre en évidence le gaspillage alimentaire.

Voici ce que mon ami Dane et moi avons réussi à grappiller à Madison, Wisconsin en deux jours:

gaspillage alimentaireDans chaque ville, j’ai trouvé un bénévole avec un véhicule pour m’aider, via les médias sociaux, puisque je ne pouvais pas porter toute la nourriture sur mon vélo. Ce fut également le cas, à Chicago, Illinois:

gaspillage alimentaire

Aucun des volontaires n’avait fait l’expérience de plonger dans une benne auparavant dans chacune des villes traversées. À Detroit, Michigan, nous avons commencé à fouiller les bennes le matin et la voiture a été remplie en 2 heures:

gaspillage alimentaire

À Cleveland, Ohio, nous avons passé sept heures dans les bennes à ordures la nuit avant de tout apporter au Public Square Cleveland. Il faisait chaud ce jour là,  de 90 F° (soit 32 °C) si bien qu’une partie de la nourriture que nous avons trouvée dans les bennes à ordures était gâtée. Sur la photo figurent uniquement les bonnes choses sorties des bennes:

gaspillage alimentaire

A Lancaster, en Pennsylvanie, nous avions deux véhicules et nous avons exploré une dizaine de bennes à ordures répartis en deux équipes. Voici ce que nous avons sauvé en quatre heures:

gaspillage alimentaire

Deux jours plus tard toujours en Pennsylvanie, j’arrivais à Philadelphie à 21h00. J’ai immédiatement commencé mes recherches et une heure plus tard, je pouvais aller me coucher avec ce résultat :

gaspillage alimentaire

Et finalement, je suis arrivé dans New York, où je fus accueilli par les gens derrière Freegan.info. En une nuit, passée dans les rues de Manhattan, nous avons récupéré ensemble ceci:

gaspillage alimentaire

La nourriture récupérée était toujours de bonne qualité, mais je ne songeais pas à la donner. Je voulais juste montrer quelle quantité était gaspillée. Mais les gens ont commencé à prendre de la nourriture d’eux-mêmes, ce qui a donné une autre dimension à ma mission, et c’est tant mieux. Des gars comme David étaient si heureux de manger et de partager avec leurs amis:

gaspillage alimentaire

En comptant toutes les manifestations réalisées,  nous avons fini par donner de la nourriture pour un montant de 10.000$ (presque 9000 euros) et ainsi, plus de 500 personnes ont pu se nourrir. Pour moi, c’est la preuve que nous gaspillons de la nourriture bonne à la consommation.

J’ai appris que dans presque toutes les villes à travers l’Amérique, je peux recueillir suffisamment de nourriture pour 100 personnes en l’espace d’une nuit. La seule chose qui me limite est la taille du véhicule pour le transport. Mon expérience me montre que les bennes des magasins sont remplies à ras bord avec de la nourriture parfaitement comestible, tous les jours dans presque toutes les villes à travers l’Amérique. Alors qu’en même temps, beaucoup d’enfants à l’école ont le ventre vide, ce qui les empêche de se concentrer comme il le faut sur leurs études…

Mon intention, avec ces photos, est de permettre à tous de se faire une idée de l’ampleur du problème. Et encore ce ne sont que des photos. Voir ces choses en personne est une toute autre histoire. Donc, je vous encourage à vous rendre dans les magasins d’alimentation et de faire quelque chose d’un peu différent de vos habitudes. Rendez-vous à l’arrière de la boutique, trouvez les bennes, et jetez un œil à l’intérieur. La benne peut être verrouillée ou avoir simplement été vidée, il faut aller vérifier les bennes de plusieurs magasins si nécessaire.

La première fois que vous verrez une benne pleine de nourriture votre vie pourrait changer à jamais. Si vous avez envie de faire partie de la solution je vous encourage à photographier ou faire une vidéo de la nourriture gaspillée que vous trouvez, après l’avoir disposée au sol. Puis montrez là sur les médias sociaux grâce #DonateNotDump. Partagez également l’info avec votre réseaux d’amis, faites savoir ainsi au magasin concerné que vous ne laisserez pas gaspiller autant de nourriture comestible.

Une opération gagnant-gagnant

Notre message aux enseignes de la distribution alimentaire est que nous voulons qu’ils arrêtent de jeter leurs excédents de nourriture et commencent à en faire don à des associations à but non lucratif, de sorte qu’elle puisse être distribuée aux personnes dans le besoin. Avec l’expérience, j’ai remarqué que c’est une situation gagnant-gagnant pour les magasins qui procèdent ainsi. Ils sont protégés contre les poursuites avec la loi Good Samaritan Food Act, ils obtiennent aussi des baisses d’impôts et la gestion des ordures leur coûte moins cher.

Le plus important, c’est qu’ils font le bien pour la communauté quand ils donnent de leur excédents de nourriture. L’excuse la plus courante pour ne pas donner est la crainte des responsabilités que cela pourrait engendrer.  Mais ils sont protégés par la loi, selon une étude de l’Université de l’Arkansas jamais une seule poursuite n’a été faite contre un magasin qui a fait un don dans le cadre d’une action contre le gaspillage alimentaire.

Des milliers de magasins donnent déjà à des organismes sans but lucratif et des banques alimentaires. Cependant, cela ne représente qu’une infime partie de ce qui pourrait être fait. Nous avons besoin que plus d’enseignes donnent plus souvent. D’autre part, les aliments ne pouvant plus être consommés peuvent servir au composte, plutôt que d’être mis à la décharge.

Différentes façons de s’impliquer

Pour participer, vous n’êtes pas obligé de plonger dans les bennes à ordures si cela ne vous convient pas. Partager cet article est déjà une bonne chose. Vous pouvez aussi tout simplement parler au directeur de votre magasin habituel. Faites-lui savoir que c’est important pour VOUS comme pour SES CLIENTS. Les magasins fonctionnent avec des êtres humains qui ont un coeur, et nous pouvons les amener à faire mieux. Il nous incombe de les rendre responsables pour préserver l’environnement et de les sensibiliser sur le sort de nos concitoyens américains affamés.

Je crois que nous sommes prêt pour mettre fin au gaspillage alimentaire par l’action citoyenne. Mon optimisme et ma persévérance me font dire que ma génération va considérablement réduire le gaspillage alimentaire à notre époque.

Sources :

Commencez par partager cet article avec vos amis , et parlez-en à votre épicier ou au supermarché. Merci.

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