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Education bienveillante : choisir les mots justes pour s’adresser aux enfants

Bon courage

Vous le déposez à l’école ou ailleurs, ne partez sur ces mots angoissants. Ce « bon courage » implique qu’il en faudra pour affronter des situations rendues difficiles par avance dans vos paroles, sans le vouloir. Préférez lui un « amuse-toi bien »  bien plus optimiste.

Laisse-moi tranquille … Va voir ton père… Tu peux pas aller jouer avec ta soeur

Un enfant a besoin d’attention et d’amour. Si ce besoin n’est pas comblé, il va tenter de le réclamer à sa manière d’une façon ou d’une autre. Si vous n’êtes pas disponible dans l’instant, dites-le lui et expliquez lui quand cela sera possible, puis tenez cet engagement. C’est de cette confiance qu’il a en vous, que dépend sa capacité à reporter sa demande et l’acceptation qu’elle soit satisfaite ultérieurement.

Restez cependant attentif aux signes d’urgence. N’hésitez pas à lui accorder votre attention tout de suite si vous sentez que c’est nécessaire. Un enfant refoulé sans cesse dans ses demandes d’attention risque de ne plus s’exprimer.

Tu m’en veux ?… Tu ne m’aimes pas ?… Tu aimes plus ta mère que moi ?

Votre enfant vous aime, soyez en assuré. Mais il ne sait pas toujours comment l’exprimer avec justesse. Alors, pas de mauvaise interprétation, ni d’accusation intempestive. Votre enfant ne vous veut pas de mal. C’est une aberration et cela va le faire se sentir mal dans sa peau. Il peut penser  « je suis méchant, maman a peur de moi », c’est une forme d’exclusion très douloureuse.

Quant à l’amour, aimez inconditionnellement sans douter de l’amour de votre enfant. Ecoutez votre coeur.

Sois sage

les mots justesPlusieurs confusions peuvent être créées par ce « sois sage ». Il faut savoir qu’un enfant va comprendre « sois sage sinon… », comme une menace. Vos paroles remettent en cause l’amour inconditionnel car l’enfant croit que s’il n’est pas sage : on ne l’aimera plus.

D’autre part, le terme sage est une étiquette. Laissons nos enfants devenir qui ils sont, une fois encore : arrêtons de vouloir leur attribuer des rôles. Certains enfants plus fougueux que d’autres, embrassent ensuite une carrière professionnelle hors norme et mènent une vie trépidente.

Car être sage n’est certainement pas un objectif de vie. Tout au plus, ce « sois sage » exprime-t-il un besoin de calme pour un parent excédé. On demande donc à notre enfant de considérer notre fatigue et d’adapter son comportement aux conséquences de notre vie stressante. Pour cela il devrait parvenir à canaliser la fougue qui caractérise l’enfance… une aberration.

Faisons des choix d’adultes, celui d’une vie moins stressante. Nos enfants n’ont pas à payer le prix que nous, parents, devons assumer du fait des choix de vie que nous réalisons.

tu vas tomber… tu vois, je te l’avais dit !

Nous avons tendance à exprimer tout haut nos angoisses et nos projections négatives. Or, le fait de les formuler ainsi va avoir des conséquences dramatiques. L’enfant risque de tomber effectivement. Car il aura imaginé cette issue juste en vous entendant prononcer ces mots de mise en garde. Ensuite, son cerveau va le conduire vers ce but.

Appliquez vous à communiquer ce que vous souhaitez plutôt que ce que vous ne voulez pas. Transmettez aussi cette compétence avec votre enfant. N’employez pas d’images négatives qui lui feront perdre ses moyens et diminueront ses chances de succès.

Ayez confiance, laissez-le faire son expérience. Tout au plus, parlez-lui des difficultés ou des dangers qu’il risque de rencontrer, sans les dramatiser. La chute : votre enfant la craint bien moins que vous. Ne lui transmettez pas votre angoisse a priori.

les mots justesL’autre conséquence de telles mises en gardes, ou prédictions négatives, est que l’enfant peut finir par douter de lui, de ses capacités. Il peut alors considérer son environnement comme une source de nombreux dangers, ce qui pourrait perturber jusque son développement intellectuel et physique.

Enfin, quand la chute arrive n’enfoncez pas le clou davantage. Le « tu vois, je te l’avais dit! » aura peut-être un effet d’autosatisfaction sur vous-même, mais n’aidera en rien votre enfant. « C’est bien, relève-toi tu es courageux » l’aidera certainement plus.

Il faut que… Tu dois…

Ces expression évoquent une contrainte, lesquelles ne sont pas motivantes. Remplacez-les par « j’aimerais » ou encore « je te demande » ou « j’ai besoin » et encouragez l’effort et l’intention. De même que si votre enfant dit « il faut que je fasse mes devoirs », programmez avec lui une activité plaisante après les devoirs. Valorisez-le sur ses capacités en lui rappelant ses réussites passées.

Tu m’énerves !

Cette expression couramment utilisée n’est pas correcte. Elle culpabilise l’enfant en le rendant responsable de notre émotion, et du moment désagréable vécu à cet instant. En réalité, personne ne peut nous énerver excepté nous-même. La colère est une réponse personnelle qui intervient quand nous considérons un besoin insatisfait.

Une attitude plus juste et constructive consiste à lui expliquer cette colère est la vôtre et d’en accepter la responsabilité.

Bien sûr, cette liste d’expressions néfastes n’est pas exhaustive. Rassurez-vous : trouver la parole juste en toute occasion n’est certainement pas facile, voire impossible. Cependant, il est parfaitement envisageable de gommer les mauvais réflexes, un par un, quand ils sont identifiés. Alors : écoutons nous parler avant même de demander aux enfants de nous écouter, au risque de leur dire des choses blessantes et contre-productives sans le vouloir.

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Suite à la lecture de « J’ai tout essayé ! » et à la mise en application des conseils proposés, nous nous sommes petit à petit « reconnectés à nos enfants ». Et même si nous n’avions pas beaucoup plus de temps à leur consacrer, celui que nous leur consacrions désormais était de bien meilleure qualité. Les résultats ont d’ailleurs été flagrants : nous sommes devenus beaucoup moins autoritaires, beaucoup plus tolérants, plus compréhensifs… et les caprices, cris et autres chouinements ont très nettement diminué.

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