Environnement : des vers de farine pour recycler les déchets plastiques

Le polystyrène expansé est très répandu et difficile à recycler. Pas pour le ver de farine, lequel mange, digère et transforme ce dérivé du plastique en matière biodégradable. Les chercheurs chinois et américains ayant conduit l’expérimentation, considèrent qu’elle «est l’une des plus grandes percées de la science de l’environnement depuis ces dix dernières années».

Environnement : des vers de farine pour recycler les déchets plastiques

Les déchets plastiques en constante augmentation

On estime à 300 millions de tonnes, la quantité de déchets plastiques polluant les océans, un chiffre en constante progression, et pour cause. Dans les années 1950, nous produisions 1,5 million de tonnes de déchets plastiques par an; aujourd’hui c’est environ 290 millions, selon les chiffres de la fédération Plastics Europe. L’Agence estime que ce chiffre devrait augmenter de 3,7% chaque année ; les marchés de l’Asie affichant une demande supérieure au reste du monde. «La Chine produit à elle seule plus de plastiques que l’ensemble des pays d’Europe réunis», révélait ainsi Plastics Europe.

Le ver de farine mange le polystyrène expansé

Une parade pour contrer ce phénomène pourrait se trouver du côté d’un coléoptère commun : le Ténébrion meunier. Sa larve, couramment appelée « ver de farine » parvient à digérer le polystyrène expansé, avant de ne rejeter que des matières biodégradables.

On doit cette découverte majeure à une équipe de scientifiques de l’université de Beihang à Pékin (Chine) et de l’université de Standford (Etats-Unis), co-auteurs des travaux, dont ils considèrent le résultat comme :

l’une des plus grandes percées de la science de l’environnement depuis ces dix dernières années.

Ce ne sont pas les vers à proprement parler qui détruisent le plastique mais les micro-organismes qui vivent dans leur intestin. L’étude scientifique, dont les résultats ont étés publiés dans la revue Environmental Science and Technology, est la première à observer le caractère biodégradable du plastique grâce à l’action de bactéries présentes dans les larves de ténébrions. En effet, 50% de celui-ci est métabolisé en dioxyde de carbone quand l’autre part, elle est éliminée sous forme d’excréments qui retournent aux sols.

En outre, une alimentation exclusivement composée de cette matière n’affecterait pas la santé des vers, comparativement à ceux nourris avec de la farine. L’étude nous apprend également que d’autres espèces seraient dotées de ces capacités comme la Pyrale indienne.

Comprendre le processus mis en oeuvre par les bactéries

Cependant, à raison de 34 à 39 milligrammes par jour et par ver, une « armée » d’insectes serait probablement nécessaire pour recycler les déchets plastiques présents dans l’environnement. L’enjeu se situe donc dans la compréhension des bactéries observées.

Oui, cette découverte pourrait changer la donne en matière de gestion des déchets si le processus mis en oeuvre par les bactéries peut être reproduit. C’est la première étude qui expose un phénomène de biodégradation du polystyrène totalement naturel. Ce ne serait pas la première fois qu’une solution à un problème majeur soit inspirée par la nature.

Souhaitons que les chercheurs y parviennent rapidement. Dans cette attente, chacun peut tenter d’écarter une partie des matières plastiques de ses habitudes de consommation. Car n’oublions pas que ces 300 millions de tonnes de déchets plastiques sont directement liées à notre mode vie.

Sources : parismatch.com , mrmondialisation.org

Partagez cette bonne nouvelle, le polystyrène peut enfin être recyclé:  

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