Liberté sur internet : la France est bien mal classée

Une ONG américaine qui défend les libertés individuelles, a publié un rapport sur la liberté d’expression sur internet, en analysant 65 pays. La conclusion est sans appel : la liberté sur internet recule pour la cinquième année consécutive dans le monde, un recul important observé en Libye, en Ukraine et… en France.

Liberté sur internet : la France est bien mal classée

La liberté sur Internet recule. Selon le rapport annuel de Freedom House, une ONG américaine pour la défense des libertés individuelles, près de six personnes sur dix dans le monde vivent dans un pays – France y compris –  où des internautes et blogueurs ont été emprisonnés pour avoir partagé en ligne des contenus portant sur des sujets politiques, sociaux ou religieux.

Listant les barrières légales, techniques et politiques à la liberté d’expression en ligne, l’ONG s’attarde notamment sur les cas de censure généralisée par blocage de sites Web, et établit un classement général des pays les plus répressifs et les plus libéraux en la matière.

Moins de liberté dans 35 pays sur 65 étudiés

Sans surprise, la Chine arrive en dernière position du classement, parmi 19 pays où le Net est jugé « non libre », derrière la Syrie et l’Iran. Les « bons élèves » sont l’Islande, l’Estonie, le Canada ou l’Allemagne– un classement cohérent avec celui, plus large, établi en France par l’organisation de défense de la liberté d’expression « Reporters sans Frontières », qui répertorie l’ensemble des entraves à la liberté d’expression qu’elles soient ou non en ligne.

La liberté d’expression sur le réseau a reculé dans 32 pays sur 65 étudiés par l’ONG, depuis juin 2014 :

Des reculs notables ont été enregistrés en Libye, en France et, pour la deuxième année consécutive, en Ukraine sur fond de conflit territorial et de guerre de propagande avec la Russie.

Nouvelle tendance globale relevée par l’ONG en 2015 : les gouvernements fonts pression sur les géants du numérique comme Alphabet (ex-Google), Facebook ou Twitter, pour que ces derniers retirent des contenus, plutôt que de les censurer directement :

Les gouvernements font de plus en plus pression sur les particuliers et le secteur privé.

France : le paradoxe « Charlie Hebdo »

Avec l’affaire Charly Hebdo, 3,7 millions de personnes ont manifesté main dans la main, réaffirmant l’attachement du pays à la sacro-sainte (?) liberté d’expression. A peine quelques mois se seront écoulés, pour voir cette même sacro-sainte liberté d’expression sérieusement mise à mal par la loi contre le « complotisme » et finalement : pas de vague populaire, rien alors que Charly mourrait une deuxième fois.

La position de la France a baissé principalement à cause de politiques problématiques adoptées après les attaques terroristes de Charlie Hebdo.

Oui, la France est particulièrement critiquée dans ce rapport, elle est citée au même titre que des pays en guerre ! L’ONG indique dans son communiqué que :

Des reculs notables ont été enregistrés en Libye, en France et, pour la deuxième année consécutive, en Ukraine sur fond de conflit territorial et de guerre de propagande avec la Russie.

Liberté, Egalité, Fraternité

La France perd également des points dans le classement en raison du vote de la controversée loi sur le renseignement, adoptée en juin et qui prévoit des outils automatisés d’analyse du trafic Web.

Malgré ce recul, la France figure à la neuvième place des 18 pays classés « libres », derrière la Hongrie et la Géorgie… Si certains peuvent se satisfaire de ce classement, rappelons leurs que pendant longtemps, la France se plaisait à se croire le « pays des droits de l’homme ». Un temps manifestement révolu dans un pays ou finalement chacun est libre de s’exprimer s’il va dans le bon sens… celui de l’ordre établi.

Sources : freedomhouse.orglemonde.frlexpansion.lexpress.fr

Dénoncez ce constat alarmant sur la dégradation de nos libertés sur internet : 

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