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Le « coup de grâce » porté au baccalauréat : une mesure savamment concoctée

C’est à peine croyable, mais pourtant vrai. C’est même publié au Journal officiel : depuis de la rentrée 2016, les candidats qui échouent au baccalauréat ont cinq ans pour le réussir. Le bac désormais, c’est comme pour le permis de conduire : chacun a droit à cinq présentations maximum dans un délai de cinq ans…

baccalauréatcrédit image uni.asso.fr

D’abord, on croit à une mauvaise blague. Mais non, même si l’annonce a été plus que discrète : les élèves recalés au baccalauréat 2016, pourront bel et bien choisir de conserver leurs notes au-dessus de la moyenne et ne repasser l’examen que dans les matières où ils ont échoué. Le tout pouvant être réitéré cinq années consécutives. Tous ceux qui veulent supprimer le bac depuis des années, qu’ils considèrent comme une « vieille chose poussiéreuse qui sanctionne des connaissances au lieu de valider des compétences », doivent se frotter les mains.

Le décret qui signe la mort du bac

Le décret n° 2015-1351 du 26 octobre 2015 nous apprend que la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem a décidé d’annihiler toutes les valeurs de mérite, d’effort et de récompense au baccalauréat ! Désormais, les recalés à l’examen du bac pourront conserver leurs notes supérieures ou égales à la moyenne pendant les 5 années suivantes. Extrait du texte officiel :

Pour l’examen du baccalauréat général et du baccalauréat technologique, les candidats ayant échoué à l’examen pourront demander à bénéficier de la conservation des notes égales ou supérieures à 10 sur 20, pendant les cinq sessions suivantes. La conservation des notes permet l’attribution d’une mention.

baccalauréat

Depuis longtemps, certes, cet examen a perdu de sa valeur, puisque pour parvenir à l’objectif de réussite fixé, et qui ne peut pas baisser (87,8 % en 2014 et en 2015), les correcteurs reçoivent des consignes d’indulgence, tandis que les notes sont ensuite remontées au cours de séances d’« harmonisation ». Ainsi naquirent les notes supérieures à 20/20… dans le pays merveilleux de Candy dans notre pays.

Où se cache le mérite à obtenir son bac après cinq échecs consécutifs ? Je cherche encore. Une conséquence directe est que les mentions n’auront plus de valeur. Tout le monde pourra obtenir une mention avec un peu de méthode. Oui, les lycéens ont désormais la possibilité d’établir un « business plan » pour obtenir au final la mention « très bien ». La première année, ils pourront travailler uniquement l’histoire pour essayer d’avoir 18, 19 ou 20 puis, la deuxième année les mathématiques et ainsi de suite pendant 5 ans.

Ce décret supprime le peu de crédit que ce diplôme conservait tant bien que mal. La destruction de l’école Républicaine est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter, mais dans quel but ?

Tout est savamment calculé pour parvenir au but escompté

En supprimant sa valeur au baccalauréat, Najat Vallaud-Belkacem s’attaque au fondement de l’école républicaine. Bon, jusque là on a l’habitude, si j’ose dire « tout va bien ». En fait, il faut peut-être regarder cette mesure comme un outil du gouvernement pour lutter contre le chômage des jeunes. En effet la chose semble fort bien appropriée aux objectifs inavoués certes, mais chaque jour davantage mis en lumière par le pouvoir législatif en place.

Pas d’impatience, vous allez comprendre avec l’analyse proposée ci-dessous.

Car, là où cela devient plus subtil et intéressant, c’est quand on accepte de partir du postulat que nos chers politiciens, tous énarques, ne sont ni idiots, ni incompétents. Chacune de leurs décisions, qui de prime abord semble contre-productive ou vouée à l’échec, est en réalité fort bien pensée et calculée pour permettre d’atteindre l’objectif recherché.

Et oui, croyez-vous vraiment que toute cette aristocratie qui sort de l’ENA et d’autres établissements prestigieux, soit aussi incompétente qu’il y paraît ? Bien sûr que non, il n’est pas sérieux de croire cela. Ces hommes et ces femmes de la classe politique sont au top de la performance. Ils réalisent dans le temps qui leur est imparti, tous les objectifs qu’ils se sont fixés. Lesquels, bien entendu, ne sont pas divulgués de bon gré « aux masses populaires incultes », purs produits de l’éducation national, dont vous et moi faisons partie. Ce qui, soit dit en passant, n’interdit à personne d’aller à la pêche aux informations.

Une solution pour le monde de demain

Alors, doit-on voir dans ce décret, une réponse concoctée pour s’attaquer au chômage des jeunes ? S’agit-il plutôt de baisser le niveau général de la population ? Difficile de choisir ou de s’avancer sur une prédiction, le mieux est de regarder les faits :

  • dans notre société actuellement investie par des centaines de milliers de réfugiés, fuyant une guerre dont les raisons sont bien difficiles à cerner, mais dont la conséquence directe se voit à nos frontières…
  • dans notre société aux protections du travail déboulonnées une à une par un Macron qui, de lois en annonces chocs, ne parvient plus à contenir ni les applaudissements, ni les félicitations de ses « adversaires » de l’opposition de droite…
  • depuis le démantèlement du système paritaire des prud’hommes…
  • avec la mort annoncée du code du travail…
  • et sans le smic, qui n’existera bientôt plus que dans nos souvenirs…

Finalement Nadjat fait le boulot ! Elle met en place les bases qui donneront demain à la France sa propre main d’oeuvre bon marché. Des gens aussi dociles qu’incultes, pour qui des salaires de misère suffiront largement. Ils viendront gonfler les rangs des « travailleurs pauvres » qui dorment dans la rue, comme c’est très largement répandu en Allemagne : « le pays où le chômage est bas ».

Oui ok, c’est facile de tirer à boulet rouge sur le système, mais elles sont où les propositions ?

Je vous voyais venir… Alors la solution, celle qui fonctionnerait ; désolé je ne l’ai pas, je sors pas de l’ENA moi. Mais bonne nouvelle, je connais les « fausses » solutions qui ne marchent pas, celles qui sont éprouvées pour leur inefficacité à changer quoi que ce soit depuis des décennies : 1.voter et 2. payer ses impôts.

Sources :

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