L’enfumage de la voiture électrique

10 000€ de bonus à l’achat pour une voiture électrique en France. Peut-être hésitez-vous à faire le pas, mais connaissez-vous l’envers du décor du « tout électrique »?

Entrée en vigueur en 2015, la mesure n’était pas passée inaperçue à l’époque. Jusqu’à 10 000 euros d’aide accordés aux nouveaux acquéreurs d’une voiture électrique… De quoi s’agissait-il exactement, tentons de regarder sous le capot de cette prime « Royal » et de comprendre les enjeux.

A n’en pas douter cette mesure voulue par Ségolène Royal, portant l’aide financière possible de 6300 à 10 000€ en a fait réfléchir plus d’un. Ce dispositif devait inciter les automobilistes à mettre à la casse leur vieux véhicule diesel et passer à l’auto électrique… plus écolo ? Pas si sûr !

Les conditions à remplir

  • Réservé aux particuliers, propriétaires depuis au moins un an d’un véhicule diesel qui a 15 ans ou plus (mis en circulation avant le 01 janvier 2001)
  • La voiture doit être immatriculée en France
  • Le contrôle technique valide
  • Véhicule non gagé
  • L’ancien véhicule doit être mis à la casse dans les six mois qui suivent l’acquisition au comptant ou en location (LAO) d’un véhicule électrique

L’envers du décor

Cette prime entre dans le cadre de la loi sur la transition énergétique. En fait, L’Etat prévoit de dépenser des dizaines de milliards d’euros pour le développement du tout électrique. Le lobbying a marché à plein régime. Les défenseurs du nucléaire ne pouvaient pas rêver mieux.

Les budgets sont déjà alloués pour permettre « le déploiement d’un réseau d’infrastructures de recharge de véhicules électriques sur l’espace public » (voir loi n°2014-877). Cette loi dite « d’exception » dispense l’Etat de toute redevance aux collectivités pour l’installation des bornes de recharges.

Un coût exorbitant

La France cache mal son but d’imposer l’électrique à ses concitoyens « coûte que coûte ». Pour que le « bébé » passe mieux, on « oublie » tout simplement d’évoquer le coût financier et environnemental exorbitant que représente le déploiement des infrastructures sur le territoire.

Les bornes de recharges coûtent entre 5 000 et 20 000 euros l’unité. A titre indicatif : une première expérience dans le Nord a vu naître des bornes à 14 000 euros pièce.

Il est donc prévu d’en installer 7 millions à l’horizon 2030… (voir : « Ségolène Royal veut 7 millions de bornes de recharge » paru sur rtl.fr). Un petit calcul rapide :

« L’installation des bornes va coûter entre 35 et 140 milliards d’euros!

A ce tarif, on aurait aimé voir naître un débat de société, mais le sujet est tabou. Le manque d’information délivré à la population en matière de véhicule électrique est évident.

La voiture électrique pollue… et pas qu’un peu !

Il va falloir s’y faire, le mythe de la voiture propre a vécu, une étude de l’ADEME est venu l’enterrer.

Une analyse des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle d’un véhicule propulsé par l’électrique a été réalisée. Au final, une voiture électrique « rentabilise » son impact CO2 à partir de 50 000 km en France, et de 100 000 pour les allemands. Ces derniers produisant 44% de leur électricité grâce au charbon.

Ce n’est pas tout, puisque la batterie est au lithium. Un métal dont l’extraction est la cause de nombreux ravages environnementaux et sociaux (voir l’enquête sur Reporterre.net).

Parlons batteries…

L’avènement des véhicules électriques va démultiplier le problème de l’exploitation du lithium. Pour disposer des quantités nécessaires du précieux métal, la production doit se développer considérablement. (voir « L’extraction du Lithium au Tibet extrêmement polluante« )

Le pire c’est que des projets d’envergure sont lancés mais, à ce jour, après 20 ans de commercialisation:

on ne sait toujours pas recycler ce métal dangereux

D’autre part, on est tenté de penser que l’acquéreur d’un véhicule électrique fait des économies sur l’essence ou le diesel. A y regarder de plus près, ce n’est pas si sûr que cela.

La batterie dont le prix varie entre 6 000 et 12 000 euros a une durée de vie limitée. Une dizaine d’années environ, durant lesquelles elle perdra 20% de capacité, et donc d’autonomie. (voir « Les batteries pour voitures électriques« )

Différentes techniques de commercialisation existent:

  1. La batterie est vendue avec la voiture et peut représenter jusqu’à 40% du prix total du véhicule.
  2. La batterie est proposée à la location par le constructeur, prévoir 50 à 150 euros par mois selon le nombre de kilomètres parcourus à l’année et le poids du véhicule concerné.

Dans les faits donc : les économies de carburant partent dans la batterie lithium.

Conclusion

Vous le voyez, le bébé n’est pas tout rose. Les véhicules fonctionnant à l’électricité ne répond que très partiellement aux problèmes environnementaux, et en soulève d’autres.

Dans les faits que peut-on dire de la voiture électrique?

  • Elle est un trompe l’œil pour l’usager qui croit à la « voiture propre » ou « économique à l’usage »
  • Elle est un gouffre financier pour la collectivité. Des sommes colossales vont être dépensées bien que de nombreuses restrictions budgétaires soit annoncées…

Pour aller plus loin :

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