La première école publique Montessori attire des familles au village

Il fallait bien que cela arrive un jour, une école publique accueille très officiellement ses élèves selon les principes éducatifs développés par Maria Montessori. À l’origine, Sophie Gargowitsch, jeune maire de Blanquefort-sur-Briolance, qui réussie le double coup de maître de sauver l’école communale en proposant aux parents une éducation scolaire différente pour leurs enfants, et parvient à convaincre l’Éducation Nationale qui valide ce premier projet d’école publique Montessori en France !

Sophie Gargowitsch, initiatrice de la première école publique Montessori de France

La première école publique Montessori attire des familles au village

Depuis la dernière rentrée scolaire, l’école communale de Blanquefort-sur-Briolance, petit village du Lot-et-Garonne accueille ses élèves selon les principes pédagogiques Montessori, une première pour une école publique !

Initiatrice de ce projet visant la sauvegarde de l’école du village, la maire de 38 ans, Sophie Gargowitsch avoue ne plus craindre une fermeture de classe, mais redoute plutôt de devoir gérer un trop grand nombre d’inscriptions !

Me le Maire s’est confiée dans un entretien pour lemonde.fr : quelle est sa recette ? Quest-ce qui la motive ? Comment a-t-elle convaincu l’EN ? Je vous propose de découvrir son engagement à travers ces quelques extraits :

Des solutions innovantes pour un résultat inespéré

Comme je ne suis pas issue du sérail politique, je me suis appliquée dès mon élection à chercher des solutions innovantes. Quand je me suis penchée sur le cas de l’école, j’ai réfléchi aux solutions éducatives alternatives, qui constituent aujourd’hui un moteur fort pour attirer des familles des villes à la campagne.

L’école, c’est le poumon du village

J’avais entendu parler de Montessori par mon neveu qui avait poursuivi sa scolarité dans une école privée de ce type en région parisienne. À partir d’un matériel spécifique, cette méthode déjà ancienne propose un cadre bienveillant, pour une évolution et une autonomisation de l’élève, des valeurs dans lesquelles je me retrouve totalement.

Seul problème, elle coûte trop cher aux parents. Je vis dans une zone rurale où les gens ne peuvent pas se permettre d’investir une telle somme pour l’éducation de leurs enfants. Et puis, en tant que républicaine :

il me semble fondamental que l’école demeure publique, gratuite et laïque. J’ai donc proposé que l’on applique la pédagogie Montessori dans l’enseignement public.

Nous avons été très actifs sur les réseaux sociaux pour faire connaître cette action. Pour compléter l’équipement, par exemple, nous venons de lancer une campagne de financement participatif par le biais de la page Facebook de la commune. [ ndlr: une réussite avec plus de 5 000 euros récoltés pour 4 000 demandés]

Le ministère de l’Éducation Nationale valide le projet

J’ai donc proposé que l’on applique cette pédagogie mais dans le cadre de l’enseignement public. Peut-être que je me trompe complètement, peut-être que nous sommes tous dans l’erreur… mais je me sens obligée d’agir, et l’immobilisme n’est pas une option.

La réussite de ce projet, je la dois aussi à Eric Congé, le maire de Gavaudun, le village voisin, avec lequel nous formons un regroupement pédagogique intercommunal, et à l’équipe enseignante des deux communes. Comme les classes de maternelle et de primaire sont réparties entre Blanquefort et Gavaudun, nous devons partager le même projet éducatif.

Nous avons donc rencontré un conseiller du ministère à l’automne 2015, peu de temps après que j’ai écrit mon premier courrier. À ma grande surprise, il ne m’a pas prise pour une hurluberlue. Il s’est même montré très réceptif. Il faut dire que sur le terrain, de nombreux enseignants utilisent déjà cette méthode à petite dose, sans faire de bruit, pour ne pas être réprimandés par leur hiérarchie.

L’inspecteur de l’éducation nationale a validé notre initiative, mais cela ne l’a pas empêché de souligner mon manque de patience. Mais je n’ai pas le choix ! Mon mandat n’est pas très long. En 2020, je ne souhaite pas me représenter, car je ne veux pas me perdre. D’ici là, je vais continuer à me battre (…)

Retrouvez l’intégralité de l’entretien paru sur lemonde.fr

Vous pensez vous aussi que des pédagogies innovantes ne doivent pas être réservée aux seuls enfants des écoles privées ? Faites connaître l’existence de la première école publique Montessori :

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