Des vêtements écologiques en fibres végétales qui respectent la planète

A quand des vêtements écologiques plus respectueux pour la santé et la planète ? Vous savez peut-être que l’industrie textile est la deuxième plus polluante au monde après l’industrie pétrolière ? Nos vêtements ne sont donc pas aussi inoffensifs pour l’environnement que ce que l’on aimerait voir. Heureusement, on peut déjà adopter certains comportements qui vont dans le bon sens.

Des vêtements écologiques et des comportements responsables

Compte tenu de l’énorme impact environnemental de l’industrie textile, il n’est pas inutile de se poser la question suivante :

« Comment m’habiller pour limiter autant que possible mon impact pour la planète ? »

Si les tissus écologiques sont un élément de réponse, vous allez voir que plusieurs points peuvent nettement améliorer votre « bilan écologique vestimentaire », le tout en portant des vêtements que vous aimez…

1. Des vêtements aux teintures naturelles et sans traitements chimiques

Outre l’origine des tissus, leur traitement est un point important à prendre en considération. En effet, nombre d’entre eux sont teints et traités avec des produits chimiques dangereux pour la planète et pour notre santé. Les procédés de coloration consomment une quantité d’eau incroyablement élevée :

Pas moins de 11 milliards de litres d’eau sont utilisés chaque jour à travers le monde pour teindre les textiles !

Et bien sûr, ces processus produisent une quantité importante de déchets polluants. Les sites de production textile, ayant mis en place un système de traitement de l’eau performant et réglementaire, sont rares.

De fait, une part importante de ces déchets chimiques se retrouvent dans la nature, les rivières et les nappes phréatiques.

>> Découvrez comment Réduire sa consommation d’eau sans bouleverser ses habitudes

En plus d’être teints, la plupart des tissus destinés à l’habillement reçoivent également ces différents traitements chimiques loin d’être anodins :

  • Les retardateurs de flamme : ces substances chimiques sont utilisées pour rendre un tissu plus résistant au feu. Des substances qui sont loin d’être inoffensives, dont certaines sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens.
  • Les composés perfluorés : ils permettent de rendre les vêtements imperméables, résistants aux taches et infroissables. Ce sont eux aussi, également des perturbateurs endocriniens, qui ont notamment une influence néfaste sur la glande thyroïde.
  • Le formaldéhyde : est également utilisé pour rendre les tissus infroissables, imperméables et résistants ; il aide aussi à fixer les colorants. Presque tous les tissus synthétiques sont concernés. Parmi les problèmes recensés du formaldéhyde, il a la fâcheuse tendance à provoquer des réactions allergiques comme l’eczéma, et entraîner des irritations des yeux et des voies respiratoires.

Comment se prémunir ? Il est possible de limiter son exposition, même s’il faut bien avouer que la situation ne nous facilite pas la tâche. Car malheureusement, l’utilisation de teintures naturelles n’est pas répandue, ni réglementée… ceci expliquant peut-être cela. De fait, peu de marques proposent à ce jour des vêtements écologiques, créés à partir de tissus naturels.

Quelques exceptions notables toutefois, avec par exemple la marque française JUSTE qui propose uniquement des vêtements éco-responsables, à voir sur larevolutiontextile.com. On voit aussi ouvrir des boutiques 100% vêtements écologiques, comme à Bourg-En-Bresse.

Des efforts à réaliser sur la traçabilité

D’autre part, la traçabilité des tissus est une opération difficile à réaliser. Même pour les fabricants textiles, il est presque impossible de connaître le traitement exact qu’un tissu a enduré avant d’être transformé en vêtement. Force est de constater que de gros progrès restent à réaliser dans toute la filiale textile dans ce domaine de la traçabilité des matières.

Mais les lignes bougent ! Le secteur de l’habillement amorce enfin son virage écologique. Nous sommes, vous et moi, à la base de ce changement. Chacun, à son niveau… vestimentaire peut faire partie de cette demande émergente pour des vêtements écologiques. L’offre suivra naturellement la demande.

Des matières naturelles en fibres végétales d’avenir

La fibre textile végétale naturelle a de l’avenir ! Bien sûr, on ne peut ignorer les recherches actuelles sur les « fibres synthétiques intelligentes ». Mais sont-elles une solution écologique d’avenir ? On peut en douter.

Regardons plutôt du côté de ces fibres végétales naturelles. Certaines enregistrent déjà un beau succès, et d’autres sont promises à un bel avenir. Elles sont incontournables pour permettre l’avènement d’une industrie de l’habillement plus vertueuse :

Le coton biologique

C’est la plus répandue des fibres végétales biologiques actuellement. Déjà, vous pouvez privilégier les vêtements en fibres de coton biologique labellisé GOTS (pour Global Organic Textile Standard). Sa culture utilise des engrais naturels, mais aussi moitié moins d’eau qu’un coton conventionnel !

Le lin ultra écolo

Cette fibre naturelle a un excellent bilan écologique, jugez plutôt :

  1. Le lin ne nécessite pas d’irrigation pour pousser.
  2. Sa culture n’utilise que très peu d’intrants chimiques.
  3. Le lin ne produit pas de déchets, tous les sous-produits issus de son exploitation sont réutilisés.
  4. Le lin est une fibre locale, une plante particulièrement adaptée au climat océanique humide, dont la France est leader mondial.

Le chanvre aussi résistant qu’écolo

La fibre de chanvre est la plus résistante de toute les fibres naturelles, et présente la particularité de protéger des rayons UV. Comme pour le lin, la culture du chanvre ne nécessite pas d’irrigation. Elle est également très peu polluante, puisque les propriétés naturelles du chanvre – antibactériennes et antifongiques – se dispensent de traitements chimiques. Ajoutez à cela que la culture du chanvre entretient les sols et absorbe beaucoup de CO2 ! Et devinez quel pays est leader européen de la production de chanvre… gagné !

L’ortie aussi

Encore peu développée, la fibre d’ortie présente cependant plusieurs avantages, dont celui d’un faible impact écologique. Nous vous le présentions dans notre article : Des vêtements en ortie : une idée écolo qui ne manque pas de piquant !

2. Lavage des vêtements : comment limiter son impact environnemental ?

Dans une société tournée vers l’hygiène à l’extrême : laver tout, laver souvent est devenu la norme. Mais ne va-t-on pas trop loin ? On est en droit de se poser la question pour les vêtements. En effet, on les lave parfois bien plus que nécessaire et de manière pas toujours très écolo.

Or, l’entretien d’un vêtement constitue plus de 50% de son impact écologique total. En effet, pour fonctionner, la machine à laver requiert une quantité élevée d’eau et d’énergie. De plus, les tissus synthétiques libèrent des micro-particules plastiques à chaque lavage. Celles-ci finissent évidemment dans l’eau et subsistent même après le traitement des eaux usées.

>> Connaissez-vous Terrawash – L’alternative écolo et réutilisable pour laver le linge sans lessive ?

Heureusement, plusieurs habitudes peuvent être prises de façon à limiter notre impact pour la planète, sans pour autant devoir porter des vêtements sales !

>> Laver moins souvent les jeans et les vêtements moins fragiles

La première chose à envisager est de laver nos vêtements moins fréquemment. En effet, nous sommes nombreux à les mettre au lavage après les avoir portés une seule fois. Les jeans par exemple, peuvent être portés plusieurs jours.

Prenez donc quelques instants pour inspecter vos vêtements portés la veille. Décidez en conscience, si oui ou non, ils ont besoin d’un lavage immédiat. Certains peuvent probablement être aérés puis portés de nouveau, selon la météo ou votre activité programmée.

>> Faire tourner la machine lorsqu’elle est pleine

Faire tourner une machine à moitié vide provoque évidemment un gaspillage d’eau et d’énergie inutile. Pourtant, les « demi machine » sont monnaie courante. Certains électroménagers disposent d’un programme approprié, c’est mieux certes. Mais l’idéal reste d’attendre de disposer de la quantité de linge maximale pour optimiser la dépense d’eau et l’énergie nécessaire.

>> Laver le linge à basse température

Nous savons tous que la plupart des vêtements n’ont pas besoin d’être lavés à 60°C. En réalité, lancer un programme à 30°C est suffisant pour laver la grande majorité de vos vêtements. La différence n’est pas négligeable, réduire la température de l’eau de lavage permet de faire des économies d’énergie importantes.

Faire tremper son linge très sale ou détacher à la main, avant le lavage en machine, est une autre possibilité intéressante pour éviter un lavage à haute température.

>> Choisir une lessive écologique

On en trouve maintenant assez facilement en magasin, mais on peut aussi les réaliser soi-même. Nous vous proposions 2 recettes dans notre article : Préparez votre lessive maison écologique et économique en quelques minutes. Très facile à réaliser, elle vous procure à la fois la satisfaction de préserver l’environnement, et la fierté d’utiliser votre propre lessive faite maison !

>> Faire sécher son linge à l’air

Dans la mesure du possible, il est préférable d’étendre son linge. On économise ainsi l’énergie utilisée par le sèche-linge. On peut aussi éviter de devoir repasser la plupart de nos vêtements s’ils sont bien étendus, deux avantages pour le prix d’un !

>> Privilégier les vêtements faciles à entretenir

Dès l’acte d’achat, on peut choisir des vêtements conçus avec des matières faciles d’entretien et notamment, n’ayant pas besoin d’être repassés. Le repassage consomme en effet beaucoup d’électricité. La différence entre un jean repassé et un autre seulement « bien étendu » justifie-t-elle un coup de fer à repasser qui consomme tant d’énergie ?

3. Recycler ses vêtements : l’embarras du choix

Nous avons pour la plupart d’entre nous, de nombreux vêtements que nous ne portons plus. Au lieu de les jeter inutilement à la poubelle, plusieurs options s’offrent à nous pour leur éviter le statut de déchet :

>> Donnez-les pour leur offrir une seconde vie

Vos vêtements trop grands, trop petits, passés de mode ou tout simplement plus à votre goût, peuvent faire des heureux. Vous pouvez ainsi les donner à quelqu’un de votre entourage ou à des organisations caritatives qui s’occuperont de les redistribuer aux gens qui en ont besoin.

Attention, essayez de privilégier une association près de chez vous, dont vous savez qu’elle redistribue réellement les vêtements – gratuitement ou pour un faible montant en échange. En effet les gros réseaux de collecte ne sont pas très regardant sur les vêtements déposés dans leurs bennes. La plupart sont recyclés en matériaux isolants pour le bâtiment. C’est déjà ça me direz-vous, mais avouez qu’il serait dommage de voir un joli pull en laine ou une belle parka finir dans l’isolation d’une maison.

>> Ou vendez-les pour récupérer un peu d’argent

Si vous voulez récupérer un peu d’argent, vous pouvez aussi les revendre dans un vide-dressing, une brocante ou à des boutiques de seconde main. Il existe également de nombreuses options sur Internet pour revendre ou échanger vos vêtements.

>> Déposez-les dans un centre de recyclage

Si vous souhaitez jeter vos vêtements trop usagés, ne les mettez pas à la poubelle. Les centres de recyclage les collectent. Ces derniers sont alors transformés pour un nouvel usage, comme isolant par exemple.

>> Récyclez-les en leur donnant une deuxième vie à la maison

Un vieux t-shirt usagé découpé en morceaux peut servir à confectionner une éponge ou lavette, comme nous vous le présentions dans notre article : Vidéos/tuto – Le Tawashi : réaliser mon éponge écolo lavable et réutilisable. Une chemise un peu longue fera une excellente protection pour repeindre les murs de la maison par exemple, etc.

4. Des vêtements en location et des vêtements de seconde main

>> Acheter des vêtements d’occasion

Acheter un vêtement de seconde main est toujours plus écologique que d’acheter un vêtement neuf. De nombreuses personnes revendent leurs vêtements après les avoir portés seulement quelques fois, souvent à des prix très intéressants. Vous pouvez ensuite, vous aussi, les revendre pour renouveler votre garde-robe. Et si vous souhaitez avoir constamment de nouveaux vêtements, alors la location est peut-être votre solution ?

>> Louer des vêtements pour une occasion ou en roulement mensuel

La location de vêtement offre une alternative intéressante, notamment pour ceux qui aiment porter de nouvelles choses constamment. Des plateformes en ligne, comme lecloset.fr, proposent un service de location qui permet de renouveler sa garde-robe chaque mois. Un concept qui fait également son apparition dans de plusieurs villes, depuis quelques années. Vu les avantages qu’il offre, on peut s’attendre à le voir se développer rapidement.

La location est également très pratique si vous recherchez un vêtement que vous ne comptez porter qu’une seule fois, pour une occasion spéciale, pour un voyage, etc.

5. Achetez moins souvent et de meilleure qualité

Aujourd’hui, beaucoup de gens remettent en question les standards promus par notre société de consommation. Leur approche est plus raisonnée et écologique. Adieu le « prêt-à-jeter », fini les achats compulsifs et autres séances de shopping carte bleue à la main…

En ai-je vraiment besoin ? Une règle simple avant d’acheter un vêtement est de vous demander si vous en avez réellement besoin. Allez-vous le porter, pour quelles occasions ou activités ? Êtes-vous sûr de ne pas avoir un modèle similaire dans votre armoire ?

Autre point à questionner : la qualité. Qualité des matières, qualité de fabrication, vous le savez, tous les vêtements ne se valent pas. C’est le cas des vêtements lourds, des vestes et autres manteaux. Certains sont encore portables après des années. D’autres n’ont même pas la prétention de finir la saison…

La qualité des sous-vêtements aussi est importante. Souvent, un sous-vêtement bas de gamme ne soutient plus rien après quelques lavages. En acceptant de dépenser davantage pour l’achat de sous-vêtements de bonne qualité, on réalise une bonne opération et un achat plus écologique.

Et la mode alors ? Ma mode à moi, elle reflète ma personnalité, pas la tendance du marché. C’est plutôt pratique car ma personnalité ne change pas du tout au tout d’une année sur l’autre ! La seule tendance que j’ai envie de suivre est celle de la raison, celle qui justifie mes choix de vie, dans le respect des générations à venir.

Pour aller plus loin

Apprenez à teindre vous-même vos vêtements et tissus avec cet ouvrage très complet et didactique :

À consultez :

L’industrie textile commence à s’intéresser aux vêtements écologiques. Nous avons tous un rôle à prendre pour que les choses aillent dans le bon sens. Dites-le autour de vous :

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