Mieux vivre autrement
comprendre le monde - agir avec raison - grandir avec amour

L’abeille noire d’Ouessant réimplantée partout en Europe

L’enjeu est de taille : un tiers de notre nourriture dépend directement des abeilles. Or, depuis plusieurs années, des millions d’abeilles disparaissent partout dans le monde. En sauveuse, l’abeille noire d’Ouessant s’exporte aux quatre coins de l’Europe pour pallier à cette disparition redoutée du premier pollinisateur de la planète.

abeille noire

L’abeille noire d’Ouessant réimplantée partout en Europe

Ouessant est labellisée « réserve naturelle de la biosphère » depuis les années 1980. Cette île, la dernière à l’ouest du continent européen, jouit en effet d’une qualité environnementale exceptionnelle et mérite bien son titre de haut lieu de protection de la biodiversité.

L’île d’Ouessant est devenue le sanctuaire de l’Apis mellifera mellifera, une espèce d’abeille productive et en bonne santé, protégée à la fois de la pollution et des hybridations dues aux importations d’abeilles étrangères.

A l’initiative de quelques apiculteurs bretons, les abeilles d’Ouessant sont protégées. Depuis 1978, ils veillent à la sauvegarde de cette abeille noire, considérée comme une part du patrimoine local, mais aussi l’une des rares espèces en Europe à n’être porteuse d’aucun virus ou maladie.

Aujourd’hui, on peut voir les effets bénéfiques de cette conservation ; dans une colonie, on estime la perte à la fin de l’hiver à environ 3% lorsqu’elle peut atteindre 30 à 40 % sur le continent.

abeille noire

Une abeille robuste qui n’a que des atouts

Issue d’une race pure d’un écotype local breton de l’Abeille Noire d’Europe occidentale (Apis mellifera mellifera), la reine vivrait 7 à 8 ans quand sa cousine d’Europe atteint difficilement 4 ans. Ceci en dit déjà long sur cette race d’abeille noire d’Ouessant, mais elle a bien d’autres atouts, qu’elle sait faire valoir puisqu’elle est demandée un peu partout sur le continent européen.

abeille noire

Elle doit son nom à sa couleur sombre liée à la présence de ses nombreux poils. Sa couleur favorise l’absorption de la chaleur du soleil. Les poils permettent le transport du pollen dans les intempéries. Ses ailes et ses muscles sont robustes, ce qui lui permet de sortir au vent. Une créature parfaitement adaptée aux milieux tempérés dont elle est issue.

Elle se caractérise également par sa grande taille et sa capacité à emmagasiner des provisions de graisse lui permettant de bien gérer la rigueur hivernale. Elles peut prospecter le pollen jusqu’à 3 km autour de la ruche. L’abeille noire d’Ouessant a son propre conservatoire sur l’île, exclusivement consacré à l’espèce.

Le conservatoire de l’abeille noire d’Ouessant

L’Association conservatoire Abeille Noire bretonne « Kevredigezh Gwenan Du Breizh » existe depuis 1987. Elle assure la gestion des ruchers conservatoires d’Ouessant et la diffusion des reines et essaims élevés sur l’île pour alimenter les élevages du continent.

Cette année les réservations de reines et d’essaims ont eu lieu à partir du 18 février. Le 28 février, la totalité des 40 essaims et des 70 reines ont été réservés par les adhérents. Fait marquant, nous avons limité l’acquisition du nombre de reines à 3 au lieu de 5 pour qu’un maximum d’adhérents puissent en bénéficier… Hélas encore, tout le monde n’a pu être servi.

Elle a pour objet de maintenir et renforcer la protection sanitaire tout en préservant la diversité génétique du patrimoine actuel de l’abeille noire écotype breton. L’association participe à des actions spécifiques : « abeille sentinelle de l’environnement » initié par l’UNAF, « Plan de sélection régional ».

Le conservatoire d’Ouessant est un outil capital à la recherche scientifique apicole, car il est capable de fournir une abeille noire non hybridée, unique en Europe, exempte de virose et de parasite, évoluant dans un environnement sain et diversifié. Cette abeille pure sert ainsi de témoin blanc à de multiples expérimentations françaises et européennes.

Carte d’Europe des mortalités d’abeilles

abeille noire

En noir : taux de mortalité en 2007 et 2008, présentés au congrès scientifique de Zagreb en mars 2009 (source : carte issue de Pour la Science, n° 379, mai 2009).

 

En rouge : taux de mortalité pour les années 2006 et 2007 obtenus par l’Efsa à la suite d’une enquête auprès des pays membres (source : The Efsa Journal 154, 1-28).

 

Infos liées :

Partagez cette nouvelle avec vos amis:

9 commentaires
  1. Olivier dit

    C’est une bonne chose, car malheureusement, ces dernières décennies, la majorité des apiculteurs ne juraient que pour la buckfast. Certes, plus douce, plus productive, mais semblant être incapable de faire face aux varroas et aux frelons asiatiques. La diversité est la clé de tout, ce n’est pas en se basant sur une seule espèce que les choses se passeront mieux.

  2. Bredt dit

    Que de fantasmes sur « l’abeille noir d’Ouessant » …
    D’une bonne idée (le repeuplement de l’ile d’Ouessant avec une abeille noir local de Bretagne), on est arrivé a un délire complet (bien entretenue par diverses personnes pour diverses raisons) !
    La noire d’Ouessant n’a rien de plus qu’une autre noire (du sud de le la France, au nord de la Suède), à part une adaptation à son environnement (et encore, étant en fait originaire du Finistère continental, elle n’était pas adaptée, à l’origine, à un climat insulaire)
    Une abeille robuste qui n’a que des atouts ? Les noires sont réputées pour être plus difficiles et même si celle d’Ouessant sont « douces » elle ne le serrons jamais autant que d’autres races.
    Dire que seules les reines d’Ouessant vivent 7 à 8 ans est complètement faux, n’importe quelle reine qui pond de façon restreinte vivra 7 à 8 ans ! C’est l’exploitation intensive d’une reine qui diminue son espérance de vie et non son écotype. De plus, les apiculteurs pro changent les reines tout les 2 ans voir tout les ans pour qu’elles soient au top de leur productivité.
    Toutes les abeilles noires sont noires (oui je sais …) et ont des poils !!! Et non les poils n’aident en rien les abeilles a transporter le pollen (ou de façon anecdotique, et de toute façon les abeilles qui récoltent le pollen sont âgées et n’ont presque plus de poils). Toutes les abeilles sont équipées de corbeilles sur leurs pattes antérieurs et ce sont celle-ci qui leur permettent de transporter le pollen.
    A ma connaissances les abeilles d’Ouessant ne sont pas plus grandes que les autres noires.
    Toutes les abeilles vont chercher le pollen (et le nectar) en général jusqu’à une distance de 3 kilomètres mais elles peuvent pousser jusqu’à 10 kilomètres si il le faut.
    Alors oui, les abeilles d’Ouessant ne sont pas parasitées par le varroa, mais on oublie souvent qu’elles sont parasitées par le Braula cœca … Quand aux autres maladies, il est probable qu’elles soient porteuses saines de maladies comme la loque européenne, la loque américaine ou encore la nosema ceranae, mais que leur environnement sain leur permettent de ne pas développer ce maladies.
    Il faut savoir que le conservatoire de l’abeille noire d’Ouessant est obligé d’introduire de temps en temps des abeilles noires du continent pour limiter les problèmes de consanguinité …
    En fin, il y a beaucoup d’autres conservatoire d’abeilles noires en France (et ailleurs), il est bien de ne pas les oublier.
    Je reste tout de même âpre défenseur de l’abeille noire (locale).

  3. marine dit

    Non , ce n’est pas l’abeille noire de ouessant qui sauvera le monde . Elle est adaptée au climat très particulier de l’île et n’a jamais vu un frelon asiatique et ne réagira pas bien dans un climat chaud et sec du sud de la France … chaque région a son abeille noire et son conservatoire de l’abeille noir . ce qu’il faut c’est arrêter les pesticides replanter des arbres et plantes mellifères et préserver les races locales bien adaptées au milieu et arrêter d’exporter et d’importer des abeilles n’importe comment pour en faire un business ! ; regardez le prix des reines et des essaims :https://www.abeillenoireouessant.fr/inde…/reines-et-essaims et le miel produit à ouessant est racheté par guerlain et exporté à des prix fous : jusqu’à 38 euros le kg ! si vous allez sur ouessant vous ne pourrez pas leur acheter un seul pot de miel…

  4. Aquafontaine dit

    Merci pour votre article je ne connaissais pas l’Abeille Noire d’Europe occidentale une question elle peut vivre partout en France ?

    1. Fabrice Renault dit

      puisqu’elle est implantée partout en europe… c’est oui

  5. ouimais dit

    ne faudrait-il pas au préalable changer d’habitudes avant d’implanter-et de tuer- ce type d’abeilles ? insecticides, exploitation intensive… répeter sans cesse les memes erreurs avec de nouvelles abeilles en se disant que « cette fois c’est bon » est digne du plus stupide de tous les comportements humains

  6. SOUDPAT dit

    Elle est bien chez elle ! Sera-t-elle aussi bien ailleurs ? Pourra-t-elle lutter contre le frelon asiatique ? Comme écrit précédemment, la survie des abeilles passe par la lutte contre les ordures qui polluent notre monde.

  7. NHU Bretagne dit

    Merci pour cet article. L’Abeille noire de Enez Eussa (Ouessant) est adaptée à l’Europe du nord et ne sauvera pas le sud. Déjà qu’elle se sauve elle-même et que cette enclave insulaire bretonne continue à se protéger des agressions extérieures.
    https://www.nhu.bzh/apiculture-les-abeilles-et-le-miel-en-bretagne/

  8. Quéniart dit

    il serait peut être souhaitable d’arrêter de bombarder les récoltes de monsanto

Les commentaires sont fermés.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Vous pouvez vous désabonner à tout instant si vous le souhaitez. Accepter Lire plus