Compost : 5 règles importantes pour bien recycler ses déchets organiques

Le compost est la base du jardinage biologique. Il permet de recycler de façon très simple les déchets du jardin et de la maison, tout en fournissant un engrais naturel performant pour vos plantations. Quelques règles doivent cependant être respectées, pour réaliser un fertilisant maison, aussi écologique qu’économique !

Le compost est un engrais naturel facile à réaliser

Qu’est ce que le compost ?

Le compostage est un moyen simple, écologique et économique de transformer ses déchets verts de maison et de jardin en un engrais naturel pour le sol.

Lors du compostage, les déchets organiques, mélangés et mis en tas, entrent dans un processus naturel de décomposition. Cette transformation biologique se fait grâce à la présence d’eau, d’oxygène et de micro-organismes (champignons, bactéries, petits animaux). Ces derniers se développent sur les matières organiques et se nourrissent des sucres, protéines, cellulose et autres constituants présents dans ces déchets.

Une fois décomposée et après maturation, cette matière organique produit un fertilisant de grande qualité et 100 % naturel : le compost. En effet, il est riche en humus et en éléments nutritifs. Il est également complètement naturel et hygiénique. Un bon compost est fort utile au jardin.

Pourquoi composter ?

Plutôt que d’encombrer notre poubelle, le compostage permet de gérer nous-même nos déchets organiques.

En effet, les déchets organiques représentent 30 à 40% du contenu de notre poubelle, soit environ 100 kg par habitant et par an ! Composter est indéniablement un acte écologique fort.

Il s’agit d’une pratique demandant peu de matériel, que chacun peut réussir facilement avec quelques astuces. Plus vous compostez d’éléments et de déchets verts différents, plus votre compost sera complet.

Produire sont compost offre de nombreux avantages :

C’est un engrais de qualité : Totalement naturel, le compost nourrit vos plantes, les rend plus saines et plus résistantes aux maladies.

Il améliore la qualité du sol : Le compost renforce l’aptitude de votre sol à retenir l’eau et les nutriments indispensables à vos plantations.

Il est économique : Produire son fertilisant naturel permet de limiter les coûts : économies d’engrais, de terreau et d’eau.

C’est un geste écologique : Composter permet de réduire le volume des ordures ménagères. Il permet aussi d’éviter les transports jusqu’à la déchetterie pour s’en débarrasser.

©Francesca Yorke

Quels déchets composter ?

Pour un compost 100 % naturel, vous pouvez composter les déchets verts de la maison et du jardin :

  • Déchets de cuisine : fruits et légumes abîmés, coquilles d’œuf, marc de café, épluchures et fanes, filtres de café en papier biodégradables, sachet de thé, rouleau en carton d’essuie-tout, restes alimentaires divers, boîtes d’œufs, coquillages et crustacés, etc.
  • Déchets de maison : papier biodégradables sans encre et sans colle, bouquets fanés, mouchoirs en papier, cendre de bois, sciure de bois, rouleau de papier-toilette, litière biodégradables, sciure de toilettes sèches, etc.
  • Déchets de jardin : tonte de pelouse, paille, foin, déchets du potager, petits branchages, feuilles exemptes de maladies, taille de haies broyées, feuilles mortes, etc.

Les déchets organiques se décomposent en 2 catégories : les déchets humides et riches en azote dits « verts » et les déchets secs et riches en carbone dits « bruns ».

©Les Gens de Cottin

Découvrez nos articles :

Ne jetez plus vos fanes et épluchures de fruits et légumes si riches en nutriments,
Recycler le marc de café avec ces 12 astuces beauté, maison et jardin,
Recycler les peaux de banane de 34 façons écologiques et utiles,
Recycler les coquilles d’œufs de 15 façons utiles et écologiques,
Recycler les sachets de thé infusés avec ces 6 astuces utiles à la maison.


ATTENTION, il ne faut pas composter :

  • Les plantes susceptibles de porter des maladies. Elles peuvent contaminer le compost.
  • Les mauvaises herbes en graine. Vous pouvez cependant les laisser dans 1 seau d’eau pendant 1 semaine pour accélérer leur germination, puis les intégrer au compost.
  • Les fruits malades.
  • Les racines : faites-les grillées au soleil avant de les composter.
  • Le papier journal contenant de l’encre et de la colle.
  • Les restes de viandes, de poisson, de laitage et l’huile.
  • Les tissus synthétiques.
  • Les mégots de cigarettes.
  • Les tailles de thuyas, conifères et autres résineux.
  • La terre, sable et les petits cailloux.
  • Le plastique, verre et métaux.
  • Les cendres de barbecue.

Ensuite : il faut tenir compte de 5 règles pour obtenir un bon compost. En effet, les déchets apportés au compost doivent être variés et mélangés, pour obtenir une bonne fermentation.

Les 5 règles importantes pour obtenir un bon compost


1. Réduire en morceaux ou broyer les déchets organiques

Les micro-organismes seront plus efficaces si les déchets sont en petits morceaux.

  • Coupez ou hachez les matériaux organiques de la maison.
  • Déchirez et réduisez en morceaux les cartons biodégradables.
  • Broyez les branchages et taille de haies.

2. Mélanger les matières azotées (N) et les matières carbonées (C)

Les décomposeurs de matière organique doivent manger équilibré.

Il est nécessaire d’apporter  :

  • des déchets « bruns », secs, durs, riches en carbone (C) : paille, feuilles mortes, etc.
  • des déchets « verts », humides, mous, riches en azote (N) : tonte de pelouse, restes de légumes, etc.

En pratique : réalisez des lasagne de déchets en apportant 1 part de matières carbonées pour 1 part de matières azotées.

3. Maintenir une bonne humidité

Mélangez le vert et le brun, en arrosant à chaque gros apport, pour éviter une mauvaise décomposition et des mauvaises odeurs.

Pour contrôler le taux d’humidité de votre compost, comprimez une poignée de compost dans votre main :

  1. Si des perles d’eau commencent à apparaître : le taux d’humidité est bon.
  2. Si le compost est trop sec : les bactéries meurent et seuls les champignons (filaments mycéliens blancs) continuent à travailler. Dans ce cas arrosez et retourner votre tas de compost.
  3. Si le compost est trop mouillé : un excès d’eau ou de matières vertes entraîne un développement de mauvaises bactéries qui vont dégager des odeurs désagréables. Dans ce cas, apportez des matières carbonées, mélangez votre compost et laissez-le sécher.

Petite astuce : incorporez quelques branchages au compost pour permettre à l’air de passer plus facilement, et favoriser ainsi la décomposition.

4. Aérer et brasser de temps en temps

Les micro-organismes ont besoin d’oxygène pour vivre. Il est essentiel de bien aérer le tas de compost pour apporter l’oxygène aux bactéries et pour maintenir une température autour de 70°C.

Conseil : Le mélange et l’aération se font 2 à 4 semaines après la mise en tas des déchets. Utilisez une fourche ou un aérateur de compost pour ramenez les couches inférieures sur le dessus du compost.

5. Booster le compost :

Il peut arriver, surtout en automne, que que la matière carbonée soit beaucoup trop importante par rapport à la matière azotée. Les micro-organismes sont alors en peine pour tout digérer.

Vous pouvez intégrer des activateurs de compost lorsque la décomposition est trop lente :

  • Les plantes : ortie, fougère aigle, consoude, achillée millefeuille. Coupez-les en morceaux et mélangez-les au tas de compost.
  • Les algues : 1 seau d’algue par mètre cube de compost.
  • Le purin : les feuilles ayant servi à réaliser du purin sont d’une grande utilité pour activer le compost.
  • L’urine : notre urine possède les trois plus importants nutriments dont une plante a besoin, l’azote (N), le phosphore (P), et le potassium (K). Urinez sur votre tas de compost, ou pensez à installer des toilettes sèches dans votre jardin pour récupérer la sciure et l’urine.

>> Plus d’infos sur les Toilettes sèches : le mode d’emploi et des réponses à vos questions

Où et comment installer son compost ?

Le compost peut se réaliser en tas ou en composteur. En fonction de la taille de votre jardin, vous pouvez choisir entre :

  • Le compost en tas : il convient aux grands jardins car il n’y a pas de contrainte de volume. Le tas de compost est accessible, son entretien et sa surveillance sont donc plus faciles et rapides.
  • Le compost en composteur : avec un encombrement réduit et un faible impact visuel, il convient aux personnes disposant de moins de place. Vous pouvez disposer d’un ou plusieurs composteurs si la capacité d’un seul est insuffisante. On compte généralement 1 L de composteur pour un 1m² de jardin.

Bon à savoir :

  • Vous pouvez facilement fabriquer vous-même votre composteur avec des palettes.
  • Différentes tailles et formes de bac à composteur sont en vente sur Internet.
  • Certaines communautés de communes proposent des bacs à compost à moindre coût.
  • Il existe également des composteurs de balcons pour ceux qui ne possèdent pas de jardin.

L’emplacement de votre composteur

  • Choisissez un endroit bien drainé, semi ombragé et à l’abri du vent.
  • Installez le composteur directement sur le sol (retournez le gazon s’il y a lieu). Vous pouvez placer un grillage sur le sol, pour éviter la visite de rongeurs.
  • Placez-le proche de votre potager pour éviter les allers-retours longs inutiles.

Le matériel nécessaire pour un bon compostage

  • Un récipient de taille taille (ou bio-seau) pour récupérer les déchets de la maison.
  • Un broyeur pour couper les déchets verts du jardin en petits morceaux.
  • Une fourche ou un aérateur pour brasser et aérer le tas de compost.
  • Un tamis, pour récupérer et utiliser votre compost.

Comment utiliser son compost ?

Votre compost est prêt lorsqu’il est noir, sent la terre forestière, l’humus et s’effrite facilement.

Parfois, il reste quelques fragments non décomposés. Vous pouvez les récupérer en tamisant votre compost. Réincorporez-les, ainsi, dans votre tas de compost restant.

Une fois récupéré à la base, votre compost peut être utilisé de différentes façons :

  1. Au pied des plantes ou dans les trous de plantation. Attention toutefois de ne pas l’enterrer mais de l’incorporer de façon superficielle.
  2. Épandu et intégré à la partie supérieure du sol pour l’enrichir.
  3. Comme paillage afin de protéger le sol, limiter la pousse des mauvaises herbes et enrichir le sol en matière organique.
  4. Comme support de culture en mélange avec de la terre pour rempoter les plantes d’intérieur ou réaliser des semis.

Jardinez malin ! En plus d’être un élément essentiel du jardinage naturel, le compost est une bonne solution pour réduire et valoriser nos déchets verts.


Pour un jardin biologique et naturel, n’hésitez pas à consulter nos articles :


Recycler ses déchets verts est un geste pour un jardinage durable et naturel. Partagez l’article autour de vous :

compostcompostagecomposteurengrais naturelfertilisation biojardin naturel